lundi 22 septembre 2014

La prise en compte des isolants minces réfléchissants

En collaboration et en qualité de fabricants d’isolants minces réfléchissants, XL Mat et Valtech Industrie ont écrit une lettre au gouvernement afin d’attirer l’attention sur leur situation suite à l’entente anticoncurrentielle, relevée il y a peu par l’Autorité de la Concurrence,  entre certains acteurs du marché de l’isolation.

Face à une entente anticoncurrentielle


Au début du mois de septembre, une notification de griefs a été adressée par l’Autorité de la Concurrence à Isover et sa maison-mère Saint-Gobain, ainsi qu’au Syndicat national des Fabricants d’isolants en laines minérales manufacturés (FILMM) et au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). L’autorité leur reproche « de s’être échangé, entre mars 2002 et mars 2007, des informations stratégiques et confidentielles » qui leur auraient apporté « un avantage dans la concurrence, sans pour autant améliorer la transparence du marché ». Ainsi, ils se seraient alliés pour garder le monopole des produits épais à base de laines minérales et empêcher l’expansion des isolants minces sur le marché de l’isolation.

Des conséquences graves


Avec un marché de l’isolation de plus d’un milliard d’euros en plein boom avec les récentes mesures concernant la loi sur la transition énergétique, cette pratique anticoncurrentielle aura eu un triple effet. La non-reconnaissance des performances des isolants minces les maintient en dehors du cadre des aides financières accordées par l’État pour les travaux de rénovation énergétique des bâtiments anciens. Face à cela, des entreprises ont fait faillite et des emplois ont été perdus tandis que le consommateur a été trompé avec des « contraintes réglementaires biaisées ».

Reconnaître les performances des isolants minces réfléchissants


Suite à l’action engagée par l’Autorité de la Concurrence, XL Mat et Valtech Industrie ont décidé d’écrire au gouvernement afin que les performances thermiques des isolants minces soient enfin reconnues pour les raisons citées précédemment. Il faut savoir qu’actuellement, les produits isolants sont uniquement testés selon un protocole précis en laboratoire. Celui-ci ne reflète pas les conditions réelles d’usage – dites « in situ » - et avantage les isolants épais. Depuis des années, les fabricants d’isolants minces demandent à ce que l’efficacité de leurs produits soit testée en conditions réelles pour faire valoir leurs bonnes performances tandis que les parties accusées dans cette affaire sont soupçonnées d’avoir gêné les démarches de normalisation de la méthode de tests in situ au niveau français et européen.


lundi 15 septembre 2014

Transition énergétique : des engagements réalisables ?


Ségolène Royale, actuelle ministre de l’écologie et des énergies, a annoncé il y a quelques jours que tous les nouveaux bâtiments publics et subventionnés devront être à énergie positive. Face à ce nouvel engagement et la récente publication par deux ONG d’un baromètre qui estime les chances de réalisation des différents objectifs de la loi sur la transition énergétique à 20%, il convient de s’interroger sur la faisabilité de la tâche telle qu’elle est prévu.

Plus de bâtiments à énergie positive


Tous les nouveaux bâtiments publics qui sortiront de terre devraient à l’avenir être à énergie positive. Cet engagement contenu dans le projet de loi de transition énergétique mené par Ségolène Royal pourrait par la suite s’étendre au marché privé d’ici quelques temps. Pour rappel, les bâtiments à énergie positive sont les constructions qui produisent davantage d’énergie qu’ils en consomment. Pour cela, une attention toute particulière est portée à leur consommation, leur isolation ou même leur orientation par rapport au soleil. Ils se voient aussi installer des sources productrices d’énergie telles que des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes. Aujourd’hui, seuls 300 bâtiments de ce type ont été comptabilisés en France par l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise d’Énergie.

Des objectifs irréalisables ?


Depuis l’annonce du projet de loi sur la transition énergétique se pose la question de la faisabilité. Les chiffres annoncés sont-ils atteignables en l’état actuel et ne sont-ils pas trop ambitieux ? Par l’application de cette loi, la ministre de l’écologie et de l’énergie annonce son intention de réduire de 30% les émissions à effet de serre avant 2030 et faire passer la part des énergies renouvelables utilisées dans le mix énergétique de 3% à 32%. Le recours au nucléaire devrait quant à lui être abaissé à 50% (contre 75% actuellement) et la consommation finale d’énergie devrait être divisé par 2 d’ici 2050.

Le « transitiomètre » à plat


Deux ONG (Le Cler-réseau et Réseau Action Climat) ont fait développer par Ecofys un outil de mesure permettant d’évaluer les chances de réussite des différents projets que contient cette loi sur la transition énergétique. Déclaré comme « déconnecté des demandes des ONG », cet instrument se baserait uniquement sur des analyse factuelles et ce qu’il en ressort n’est pas très encourageant. Le taux de réussite du projet de baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 est de 12%. Il est de 10% pour la réduction de la part du nucléaire et seule l’augmentation de la part des énergies renouvelables est évaluée à plus de 50%, ce qui reste tout de même faible.